- sérénade
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• 1556; it. serenata, d'ab. « belle nuit », du lat. serenus → 1. serein1 ♦ Concert, chant exécuté la nuit sous les fenêtres de qqn qu'on voulait honorer ou divertir (et spécialt une femme aimée). L'aubade et la sérénade.♢ Pièce de musique vocale ou instrumentale mélodieuse; composition libre en plusieurs mouvements, écrite de préférence pour instruments à vent (bois). Une sérénade de Mozart.2 ♦ Fig. et fam. C'est toujours la même sérénade. ⇒ comédie, histoire, rengaine.sérénaden. f.d1./d Anc. Concert donné la nuit sous les fenêtres de qqn.d2./d MUS Composition musicale en plusieurs mouvements.⇒SÉRÉNADE, subst. fém.A. — MUSIQUE1. Composition vocale, accompagnée ou non par un ou plusieurs instruments, que l'on interprétait la nuit sous les fenêtres d'une personne pour l'honorer ou la séduire. Donner, jouer la/une sérénade. Il faut la réveiller par une sérénade et qu'elle entende à son réveil son air favori (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1778). Pinçant une imaginaire mandoline, Sulphart se mit à chanter une sérénade sous les fenêtres éclairées:Si je chante sous ta fenêtre, ainsi qu'un galant troubadour (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 248).— P. anal.♦ Mélodie que l'on chante dehors (souvent en s'accompagnant d'un instrument) pour amuser ou séduire un auditoire. Ils ne venaient pas boire mais donner une sérénade aux consommateurs (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 268).♦ Compliment que l'on adresse à une femme pour la conquérir. Les impertinents! Puis-je souffrir que l'on donne ainsi des sérénades à ma sœur? (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p. 123).2. Composition vocale ou instrumentale, de style libre et léger, destinée en principe à être jouée la nuit en plein air par un petit ensemble à vent (bois, cor) auquel peuvent s'adjoindre des cordes. [Haydn] écrivit, pour se divertir, une sérénade à trois instruments, qu'il allait, dans les belles nuits d'été, exécuter aux divers endroits de Vienne (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 39). Celui qui se rend à Salzbourg en été ne songe qu'à s'enivrer de musique (...) le meilleur orchestre de Vienne (...) un Conservatoire savant, des sérénades en plein air (GHÉON, Prom. Mozart, 1932, p. 48).B. — P. antiphr., fam.1. Tapage, vacarme. Synon. bazar (fam.), boucan2 (pop.), raffut (fam.). Jamais les bourgeois n'avaient tant à souffrir [des étudiants] (...). Les sérénades, les charivaris, toute espèce de tapage nocturne, tel était leur train de vie ordinaire (MÉRIMÉE, Âmes Purg., 1837, p. 306).2. Réprimande. Synon. pop. engueulade, savon. Mais v'là qu'un soir elle est rentrée à deux heures du matin. Vous pensez si sa mère était dans tous ses états et si elle lui a joué une sérénade! (J. LÉVY, Gosses Paris, 1898, p. 78).REM. Sérénader, verbe, mus. a) Empl. intrans. ,,Donner des sérénades`` (LITTRÉ). b) Empl. trans. Chanter (une sérénade). Méphisto-Bailly, après avoir excellemment accompagné sur l'alto la chanson du roi de Thulé « ingénieusement découpée comme le profil d'une église ogivale », murmure Alfred Ernst, a sérénadé le « Devant de la maison... » (...) [à propos de la Damnation de Faust, jouée chez Lamoureux] (WILLY, Notes sans portées, 1896, p. 136).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: sere-; dep. 1740: séré-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1550 « concert donné le soir sous les fenêtres d'une personne » (L. LABÉ, Debat de folie et d'amour ds Œuvres, éd. P. C. Boutens, p. 44); 2. 1705 désigne le genre musical correspondant (BROSSARD, s.v. serenata). B. Au fig. 1. 1646 « tapage nocturne » (Fr. DE BOISROBERT, Epistres en vers, t. 1, p. 43); 2. 1898 jouer une sérénade « faire de vifs reproches » (J. LÉVY, loc. cit.). Empr. à l'ital. serenata, att. au sens A 1 dep. la 2e moit. du XVe s. (Luigi PULCI ds TOMM.-BELL.), ext. de sens de serenata « nuit sereine, temps serein », dér. de sereno (serein1). Voir FEW t. 11, p. 510. Fréq. abs. littér.:131. Bbg. HOPE 1971, p. 222. — SCHMIDT 1914, § 160. — WIND 1928, p. 104, 176.
sérénade [seʀenad] n. f.ÉTYM. 1555; ital. serenata « musique du soir », d'abord « belle nuit », du lat. serenus. → 1. Serein.❖1 Anciennt. Concert (cit. 13), accompagné ou non de voix (⇒ Chant) qui se donnait la nuit sous les fenêtres de qqn qu'on voulait honorer ou divertir (et, spécialt, une femme aimée). || Donner une sérénade à sa belle.1 La mode des sérénades est passée depuis longtemps, ou ne dure plus que parmi le peuple; et c'est grand dommage : le silence de la nuit, qui bannit toute distraction, fait mieux valoir la musique et la rend plus délicieuse.Rousseau, Dict. de musique, « Sérénade ».2 Les donneurs de sérénadesEt les belles écouteusesÉchangent des propos fadesSous les ramures chanteuses.Verlaine, Fêtes galantes, « Mandoline ».2 (1703). Mus. Pièce de musique vocale ou instrumentale, composée en principe pour être jouée en plein air et la nuit (→ Nocturne, cit. 4), devenue plus tard un genre de composition libre en plusieurs mouvements, écrite de préférence pour instruments à vent (bois). ⇒ Divertissement. || Sérénades de Mozart, de Haydn.3 (1660). Par antiphr. (fam.). Concert de cris. ⇒ Charivari, tapage. || Leur bébé a donné une sérénade à tout l'immeuble. — (XXe). Fig., fam. Reproches très vifs. ⇒ Engueulade (fam.).❖CONTR. Aubade.
Encyclopédie Universelle. 2012.